Organisation de diners – débat : La Saint-Cyrienne Sénégal contribue à la réflexion sur des questions qui intéressent la sécurité et le développement du pays

La Saint-Cyrienne Sénégal, en collaboration avec l’association des anciens élèves de l’ENA France (ASENA), a organisé le vendredi 22 juin 2018 au complexe Terrou-Bi, son troisième diner-débat.
Il ressort des exposés et des débats que « La sécurité intérieure du Sénégal à l’ère des nouvelles infrastructures », thème retenu, nécessite une meilleure coordination des forces de défense et de sécurité, une prise en compte de la sécurité en amont de la réalisation des infrastructures et une association plus formelle des sociétés de sécurité privées notamment en perspective de l’exploitation

Le conseiller technique Bara Diop, premier conférencier à intervenir, s’est appesanti sur les défis sécuritaires liés aux nouvelles infrastructures. Il a inventorié les grands projets du Plan Sénégal Emergent (PSE), mais a aussi a appelé l’attention sur des défis sécuritaires plus larges induits par l’érosion côtière notamment à Saint-Louis, et le potentiel impact de la pollution pétrolière sur l’écosystème maritime et de ce fait les ressources halieutiques essentielles aux populations. Il aussi évoqué au titre des défis sécuritaires élargis la problématique des sols gonflants dans la nouvelle ville de Diamniadio, et la gestion de la décharge de Mbeubeuss.
Au regard des importants projets de transports entrepris et envisagés il a proposé la mise en place d’une Autorité de Régulation des Routes et Transports

Second conférencier, le Général (2S) Abdoulaye FALL (ancien Haut-Comgend) a mis en exergue les composantes du concept de sécurité : la sécurité civile concernée, par exemple, par la restructuration des espaces à la ville nouvelle de Diamniadio, la sécurité intérieure chargée de la prise en compte des infrastructures nouvelles dans la vie des populations et la sécurité humaine, concept nouveau, au cœur de la cohésion sociale.
Pour prendre en compte toutes les dimensions de la sécurité liées aux nouvelles infrastructures le Général Fall a recommandé une meilleure complémentarité des trois catégories de forces que sont la Police, la Gendarmerie et l’Armée à travers la création de la Haute Autorité Chargée de la Sécurité intérieure qui serait placée sous l’autorité du Premier ministre.

Enfin Monsieur Ibrahima DIALLO de la société SAGAM, dernier conférencier, a présenté le rôle des sociétés privées de sécurité, prolongement de l’action de la force publique. S’agissant de la sécurité des infrastructures vitales il a recommandé que l’Etat fasse meilleur usage des 400 sociétés qui s’activent dans le secteur de la sécurité..

Les participants se sont félicités de la construction du pont de Faragégné dont la sécurité mériterait une attention particulière.
ils ont insisté sur la nécessité d’une synergie entre les acteurs de la sécurité et les concepteurs des infrastructures et une bonne sécurité juridique des contrats de l’Etat.

S’agissant des sociétés privées de sécurité les participants ont rappelé les besoins de normes juridiques et d’identification des personnels travaillant dans ces sociétés. Un participant a déploré le fait que l’Etat n’associe pas les privés dans la sécurité des infrastructures névralgiques telles les installations de la SENELEC ou la SONES. Un autre participant a attiré l’attention des sociétés de sécurité privées sur le risque d’arrivée d’acteurs étrangers dans leur domaine de compétence avec l’exploitation prochaine du gaz et du pétrole. Il a invité ces dernières à prendre langue dès à présent avec les acteurs étatiques pour s’entourer de certaines garanties.

Au titre des défis sécuritaires élargis la problématique des zones inondables à Diamniadio, les difficultés d’accès à la ville de Kaolack du fait de la forte fréquentation des camions maliens sur la route Kaolack-Tambacounda ont été évoqués. A cet égard des progrès ont été jugés nécessaires en matière de sécurisation des infrastructures routières, à l’instar de la Côte d’Ivoire qui a installé une télé surveillance sur l’autoroute à péage Abidjan-Yamoussoukro