4e édition du Diner-débat de La Saint-Cyrienne Sénégal

En ce qui concerne l’éducation, il fut question pour le Professeur Fatou Sarr SOW de définir le civisme comme le respect, l’attachement et le dévouement du citoyen pour son pays ou pour la collectivité. Selon elle, l’incivisme peut se décliner sous trois formes : l’incivisme de conviction, l’incivisme de la misère et surtout l’incivisme de comportement. De là, il s’agit de faire adhérer et d’intégrer dans le champ de la citoyenneté des populations qui se définissent plus à travers des rationalités autres que celles prétendument héritées de la colonisation française. Pour ce faire, elle a proposé des solutions relatives à l’intégration des chefs religieux, au changement de discours et au retour à l’éducation.
Sur le plan du développement, l’intervention de Monsieur El Hadji Ibrahima SALL, s’est d’abord appuyée sur les notions philosophiques de bien commun et de civisme. Pour l’économiste, un développement sans civisme est une accumulation de biens, un enrichissement d’individus, car le développement, précise-t-il, doit être qualifié, doit être de qualité. À cet effet, le civisme des acteurs, que sont les entreprises, les travailleurs, les citoyens et les agents de l’État, doit être recherché et leur incivisme doit être combattu. Il a formulé douze propositions, qui consistent à mettre en place des structures et des textes réglementaires pour renforcer le civisme et combattre les incivilités.
En abordant le volet sécuritaire, le Général (2S) Mansour NIANG, a défini le civisme comme la capacité à domestiquer les règles communautaires et en faire des alliées de chaque instant. Une gouvernance vertueuse, transparente, autoritaire, ferme et juste est nécessaire. Face à ce qu’il qualifie de délinquance de l’autorité, il propose d’expérimenter des solutions qui sortent des sentiers battus, tout en impliquant les pouvoirs publics et la population.
Ces différentes interventions ont amené le Ministre à souligner la nécessité de repenser à un service civique qui créerait le minimum d’homogénéité. En outre, la sacralisation de l’espace public est, pour lui, une nécessité. Au-delà de l’action de l’État, il propose de mieux sensibiliser, d’éduquer et de remettre l’espace public dans le sens de la sanctuarisation.
En retour, le Président a rappelé que la présence et la participation du Ministre à ce diner-débat témoignent d’un investissement personnel et d’un style particulier, marqué par la hardiesse dont les membres de la Saint-Cyrienne Sénégal, soldats habitués à être en tête de leurs hommes, se réjouissent. Il a affirmé son soutien et réitéré ses encouragements envers son action.
À l’issue, les participants ont pu bénéficier d’un riche débat avec notamment des contributions et recommandations pertinentes venant d’une quinzaine d’intervenants. Cela a permis de mieux comprendre le civisme et d’apporter des mesures complémentaires aux propositions des panélistes.
Enfin, le Général (2S) Mamadou Mansour SECK, Président d’honneur de l’Association, a conclu en précisant que la contribution de l’armée, compte tenu de ses contraintes de temps et de budget, doit être précédée de celle de la famille et de l’éducation.